NOTES
Cf. « Shakspeare n'avait pas quinze ans lorsqu'il fut retiré des écoles pour aider, dans son commerce, son père appauvri. C'est alors que, selon la tradition d'Aubrey, William aurait exercé les sanglantes fonctions attachées à l'état de boucher. Cette supposition révolte aujourd'hui les commentateurs du poëte; mais une circonstance rapportée par Aubrey ne permet guère d'en douter, et révèle en même temps cette jeune imagination déjà incapable de s'assujettir à de vils emplois, sans y joindre quelque idée, quelque sentiment qui les ennoblît. « Quand il tuait un veau, dirent à Aubrey les gens du voisinage, il le faisait avec pompe et prononçait un discours. » Qui n'entrevoit le poëte tragique inspiré par le spectacle de la mort, fût-ce celle d'un animal, et cherchant à le rendre imposant ou pathétique? Qui ne se représente l'écolier de treize ou quatorze ans, la tête remplie de ses premières connaissances littéraires, l'esprit frappé peut-être de quelque représentation théâtrale, élevant, dans un transport poétique, l'animal qui va tomber sous ses coups, à la dignité de victime, ou peut être même à celle de tyran?» (Guizot, ouvrage cité, p. XXI-XXII.)